Chocolats noir, au lait ou blanc : quelles différences ?
Pâques permet de se retrouver en famille pour faire la chasse aux œufs en chocolat. C’est aussi une bonne occasion à n’importe quel âge de s’acheter quelques chocolats. Nous allons voir que le chocolat est à la fois un plaisir en bouche, mais également bon pour la santé. Consommé avec modération, on lui allège divers bénéfices santé : anti-dépresseur, anti-hypertension… En France, chaque habitant consomme environ 6,7 kg de chocolat par an. 396 000 tonnes de chocolat sont vendues chaque année en France d’après le syndicat du chocolat.
Le chocolat vient du cacaoyer Theobroma cacao, cultivé dans les régions chaudes et humides. Il est fabriqué à partir de fèves de cacao. Les premières cultures dateraient des civilisations précolombiennes (1000 ans av. JC). Les fèves ont également été utilisées comme système de monnaie. Le chocolat est constitué de cacao sec, de beurre de cacao et de sucre.
Quelle différence de composition entre le chocolat noir, au lait et blanc ?
D’après la Directive CHOCOLAT 2000/36/CE, le beurre de cacao désigne la matière grasse obtenue à partir des fèves de cacao.
Le cacao est la poudre obtenue à partir des fèves et il contient au moins 20% de beurre de cacao.
L’introduction de matières grasses végétales dans le chocolat est limitée à 5% du produit : comme ça on ne peut pas trop vous arnaquer sur le chocolat… La principale différence entre les chocolats provient de la teneur en cacao et l’ajout ou non d’ingrédients du lait.
La matière sèche est le produit quand on retire toute son eau.
Malgré un même apport calorique, des différences nutritionnelles notables
Le chocolat plutôt dense énergétiquement
Les valeurs nutritionnelles exactes de 4 types de chocolats sont téléchargeables ici : Composition nutritionnelle du chocolat table CIQUAL ANSES
Le chocolat est assez calorique entre 550 et 570 kcal pour 100g : contrairement aux idées reçues, le chocolat noir (570 kcal pour 100g) est aussi riche en énergie que le chocolat au lait ou blanc. En comparaison, 100g de cookies aux pépites de chocolat apportent 504kcal. et 486 kcal pour 100g de biscuits secs au beurre. Cependant, ces chocolats ont des teneurs différentes en sucres et fibres (2 types de glucides) et en lipides.
Le chocolat blanc contient 2 fois plus de sucres que le chocolat noir. Le chocolat noir apporte plus de fibres. Le chocolat noir (contrairement à ce qu’on pense habituellement) contient un peu plus de lipides. Quand on analyse les acides gras, il contient surtout des acides gras saturés (moins bons que les acides gras insaturés). Dans le détail, le chocolat contient surtout de l’acide palmitique et stéarique.
100g de chocolat contiennent entre 5 et 9 g de protéines.

Une source de certains éléments minéraux & vitamines
Le chocolat noir est une bonne source de Fer, de Cuivre, de Magnésium. Manger 10g de chocolat noir à 70% de cacao va apporter environ 20mg de Magnésium soit 5,3% de la VNR en Magnésium. Manger 100g de chocolat couvrirait entièrement les besoins en Fer et en Cuivre, mais ce produit reste gras et sucré.
Le chocolat blanc apporte du Calcium à cause du lait.
Le chocolat noir apporte des vitamines B6, B9 et B12 alors que les chocolats blanc et au lait apportent plutôt de la vitamine B12.
Le chocolat, bon pour la santé
La poudre de cacao contient des flavonoïdes. Le cacao est associé à de nombreuses vertus supposées et des fois vérifiées : anti-hypertension, anti-inflammatoire, anti-dépresseur… Dans le cas de l’hypertension, les molécules antioxydantes permettraient de favoriser la synthèse d’oxyde nitreux, ce qui fait diminuer la pression artérielle.
Des études observationnelles (où l’on suit sans intervenir une population jusqu’à l’apparition d’une maladie) et d’intervention (administration d’un traitement = produit à base de cacao contre un placébo) ont mis en évidence :
- pour les plus gros consommateurs de chocolat, ils ont observé une réduction de 37% du risque cardiovasculaire (Buitrago-Lopez et al. 2011)
- un effet modeste significatif de réduction de la pression artérielle par la consommation de chocolat, chez les gens déjà en hypertension. Une diminution de 5 mmHg de la pression systolique peut réduire le risque cardiovasculaire de 20% sur 5 ans (Karin Ried et al. 2010).
- une amélioration de la résistance à l’insuline (Lee Hooper et al. 2012) : c’est-à-dire ceux qui ont pris une boisson ou un produit à base de chocolat ou cacao avaient une résistance à l’insuline plus faible, or la résistance à l’insuline (devenir insensible à cette hormone) est un facteur de risque du diabète de type 2.
La consommation modérée de chocolat pourrait donc aider à diminuer les risques cardiovasculaires et d’hypertension. Néanmoins, les auteurs signalent qu’il faut prendre ces résultats avec des pincettes : « Considering the limited data available, any conclusions should be cautious » à cause de diverses limites de leurs études : hétérogénéité, données manquantes, grande variabilité dans les produits données de la teneur en flavonoïdes, erreurs d’estimation de consommation…
Et vous maintenant, quel chocolat préférez-vous ?
Sources :
Buitrago-Lopez A, Sanderson J, Johnson L, Warnakula S – Chocolate consumption and cardiometabolic disorders: systematic review and meta-analysis – BMJ. 2011 Aug 26;343:d4488. doi: 10.1136/bmj.d4488 http://www.bmj.com/content/343/bmj.d4488.full
Karin Ried, Thomas Sullivan, Peter Fakler, Oliver R Frank – Does chocolate reduce blood pressure? A meta-analysis – BMC Medicine2010 – http://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/1741-7015-8-39
Lee Hooper, Colin Kay, Asmaa Abdelhamid, – Effects of chocolate, cocoa, and flavan-3-ols on cardiovascular health: a systematic review and meta-analysis of randomized trials1 – Am J Clin Nutr. 2012 Mar;95(3):740-51 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22301923
Directive Européenne CHOCOLAT 2000/36/CE http://www.senat.fr/europe/Themes/directive_chocolat_2000.pdf
Fédération Française de Cardiologie – Association de lutte contre les MCV – CP de Mars 2014
DGCCRF – Fiche Pratique : le chocolat http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/documentation/fiches_pratiques/fiches/chocolat.pdf
Syndicat du Chocolat : http://www.syndicatduchocolat.fr/paques-le-chocolat-est-roi-vive-le-chocolat/
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Considérez-vous la résistance à l’insuline comme un avantage? Car l’insulino-résistance est un signe de prédiabète de type 2. Je pense qu’il serait bon de le préciser, certaines personnes n’ayant pas les connaissances suffisantes sur les mécanismes de l’insuline pourrait comprendre ce point comme un avantage.
Merci beaucoup pour cette remarque très juste ! 🙂 en effet, ce n’était pas clair. Je viens de préciser qu’il faut mieux ne pas devenir résistant à l’insuline.
Il est toujours utile de « dédiaboliser » les aliments devenus « ennemis de la santé » par mode. On en observe les effets sur l’alimentation du nourrisson : après des années de « haro sur le gras », les pédiatres recommandent de rajouter de l’huile y compris dans les petits pots du commerce pourtant jugés satisfaisants par des comités d’experts car ce serait trop juste pour bien répondre aux besoins de l’enfant. Aujourd’hui la tendance est au « zéro sucre transformé » et à la multiplication du végétal (yaourts au lait de coco etc). Je doute fort de la pertinence de ces nouvelles modes.
Bref, cela pour dire qu’il est intéressant de remettre les pendules à l’heure et de rappeler ce que disent les nutritionnistes (professionnels non commerciaux) : « de tout, un peu, le moins industriel possible ».
Il serait bon de souligner que chacun est différent, que nous avons tous notre propre métabolisme et que les aliments doivent rester du plaisir. Les considérations nutritionnelles sont du domaine des professionnels dans le cadre d’un suivi.
Le chocolat n’est pas fondamentalement mauvais pour la santé. En connaître les vertus est intéressant, se prendre la tête avec est du domaine des pros. Mangeons le chocolat que l’on aime, un peu pour en conserver un concentré de plaisir.
PS parole de femme anorexique restrictive qui s’en est longtemps totalement privée.