Score YUKA, avis et analyse : comment YUKA note nos produits alimentaires ? Appel à prendre du recul !

Yuka est l’application phare de l’agroalimentaire avec 52 millions de résultats sur Google et plus de 10 millions d’utilisateurs (pas forcément tous des utilisateurs réguliers). Yuka met en avant la « transparence » de la composition des produits alimentaires à travers une note allant de 0 à 100 points. Le but de cet article sera donc d’apporter de la transparence au calcul du score de Yuka, qui n’est pas public, et de mettre en lumière des incohérences.

Comment est calculé de score Yuka ?

L’application attribue à chaque produit alimentaire une note de 0 à 100. D’après le site internet de YUKA, la note se base sur :

  • 60% de la qualité nutritionnelle à partir d’un score lissé du Nutri-Score. Le Nutri-Score est un système d’information nutritionnelle développé par une équipe de recherche de l’Université Paris 13/l’INSERM et Santé Publique France.
  • 30% pour les additifs « chaque additif se voit affecter un niveau de risque : sans risque (pastille verte), risque limité (pastille jaune), risque modéré (pastille orange), risque élevé (pastille rouge). »
  • 10% pour la dimension BIO

Une première limite est le choix de cette pondération 60%, 30% et 10% qui ne repose sur aucune preuve scientifique ni raisons. On aurait très bien pu choisir 75%, 20% et 5% par exemple.

Les informations nutritionnelles et les seuils dans Yuka

Sur l’application, certains nutriments de la déclaration nutritionnelle obligatoire des produits sont mis en évidence à travers un curseur qui nous indique si l’apport pourrait être excessif. Le choix de ces nutriments repose sur les nutriments pris pour calculer le Nutri-Score : les calories, les sucres, le pourcentage de fruits et légumes, les graisses saturées, le sel, les fibres et les protéines. Pour les matières grasses (huiles, beurre), on retrouve un équilibre des graisses de 0 à 70%.

Comment sont définis ces seuils nutritionnels de Yuka ? Yuka ne nous le dit pas. Et pourtant si on prend l’exemple des calories, à plus de 560 kcal, l’application nous indique « trop calorique », à plus de 360 kcal « un peu trop calorique » ou « peu calorique » donc des jugements de valeurs.

Globalement les seuils de Yuka suivent les seuils du NutriScore. Les seuils de Yuka ne suivent pas forcément linéairement les seuils du Nutri-Score.

Le NutriScore a plus de valeurs possibles pour les fibres et le pourcentage de fruits et légumes (les points positifs varient de 0 à 5) alors que dans Yuka nous avons un score binaire par exemple.

La pondération des additifs

Il y a un peu plus d’un an, Yuka écrivait sur son site internet qu’il se basait sur la « dangerosité des additifs alimentaires » et sur le livre de Corinne Gouget et Marie-Laure André ainsi que sur la classification du danger d’UFC Que Choisir. Depuis la page a été… supprimée et ré-actualisée par « Notre référentiel pour l’analyse des additifs se base sur l’état de la science à ce jour. Nous prenons en compte : les rapports d’expertise collective : EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), ou encore le CIRC.« 

Capture d’écran du site internet de Yuka en 2018. Merci projet Utopia

Il existe plus de 300 additifs alimentaires avec de nombreux rapports scientifiques de l’EFSA de plus de 50 pages traitant d’aspects toxicologiques, d’évaluation de l’exposition alimentaire et des risques.

Le grand secret de l’algorithme de YUKA

C’est paradoxal de prôner la transparence pour les produits alimentaires et de ne pas être transparent sur le calcul du score. J’ai scanné et analysé les données nutritionnelles d’environ 140 produits et boissons quand je suis allé faire mes courses. Bien sûr ce n’est pas représentatif de la totalité des produits sur le marché. J’ai pu en déduire des règles.

Comment calculer le score de Yuka ?

Il faut revenir au calcul du Nutri-Score de -15 à 40 (amplitude de  55 points). Celui-ci se base sur des points Positifs P (protéines, fibres, % de fruits et légumes) et des points Négatifs N (sucres, graisses saturées, kcal). Les composants négatifs ne sont pas négatifs en soi mais seulement lorsqu’ils sont consommés en excès. Le Nutri-Score est ensuite calculé par la différence de N-P.

1. A chaque score du Nutri-Score, Yuka attribue des points avec une amplitude de 60 points (60% de la note). La composante Yuka nutritionnelle varie de 30 à 90 points. Je vous mets ci-dessous la correspondance des Nutri-Score avec les points de Yuka pour les boissons et les aliments. Le calcul du Nutri-Score peut se faire manuellement ou par le fichier Excel de Santé Publique France et il est accessible sur le site d’OpenFoodFact.

Les eaux minérales sont toujours à 100/100. Voici la table de correspondance (Nutri-Score – Points YUKA) pour les aliments (pas les boissons) :

Les points attribués varient de 30 à 90, soit 60 points en variabilité

2. Ensuite, si le produit est bio, on y ajoute +10 points, d’où le fait que la composante nutritionnelle ait une limite supérieure de 90 points.

3. Pour les additifs, ça se complique.

  • Si le produit comporte des additifs « sans risque », ceux-ci n’ont pas d’influence sur la note de Yuka
  • Si le produit comporte un additif à « risque limité », Yuka pénalise la note de -6 points
  • Si le produit comporte deux additifs à « risque limité », la pénalisation passe à -12 points
  • Si le produit comporte 1 additif à risque modéré et 1 additif à risque limité, la pénalisation est de -24 points
  • Si le produit comporte des additifs à risque élevé, la pénalisation est de 30 points

Voici ma vidéo où j’explique en détail le calcul :

Il y a une marge d’erreur de quelques points comme ces seuils se basent sur mes analyses d’environ 140 produits.

Quelques incohérences surprises

Exemple des sodas

J’ai pris des sodas similaires entre 25 et 40 kcal/100 mL avec le niveau en sucre proportionnel. Ils devraient donc avoir une note Yuka similaire autour de 30/100 pour les boissons sans additif trop riches en sucres et de 0 pour celles qui ont des additifs jugés risqués par Yuka. Or l’Orangina fait exception avec un 30/100. Sur l’application, les additifs benzoate de sodium et sorbate de potassium ne semblent pas être renseignés ce qui évite une pénalité de 30 points. L’Orangina est une boisson connue pour moi.

Il y a une autre incohérence que je n’ai pas pu expliquer. Par exemple, le Coca-Cola Zéro comporte zéro calorie, zéro protéine, zéro glucides, zéro graisse, nutritionnellement c’est comme de l’eau aromatisée et des édulcorants (les additifs ne sont pas des nutriments). Le score du Coca Zéro est donc de 90 points au départ avec normalement une pénalisation maximale de 30 points (additifs = 30% de la note de Yuka, puisqu’il contient 5 additifs dont 3 jugés « à risque élevé » : aspartame E951, acésulfame-K E950 et le caramel au sulfite d’ammonium E150d). La note devrait tomber à 60/100. Or le Coca est noté à 39/100.

Les jus d’orange

 Si on se limite aux jus d’orange, le score varie étrangement de 30 à 71 alors que la qualité nutritionnelle est la même : une même teneur de 42-52 kcal (appartenant au même seuil calorique pour les boissons dans Yuka : 35-65cal) , un taux de sucre entre 8 et 10g. Ils n’ont pas d’acides gras saturés ni de protéines ni de sel. Deux jus ont 1,1g de fibres mais ils ne sont pourtant pas mieux classés.

Les jus d’orange Argel, le jus d’orange à base de concentré LeaderPrice et le jus d’orange 100% pur jus JOKER ont la même composition nutritionnelle. Mes hypothèses : L’oubli du 100% de fruits et légumes pénalise le jus leaderPrice de 19 points. Le Pur Jus JOKER est mieux noté parce que Yuka indique 20 kcal dans l’application alors que sur l’emballage, ce jus est à 44 kcal.

Les erreurs embêtantes

Je prends l’exemple des biscuits LU Grany Pomme. Il y a une différence de 1,2g de fibres entre les données de Yuka et les données de la marque LU. Cette différence semble minime mais elle provoque une différence dans le Nutri-Score (10 avec données Yuka vs 12 avec données LU). Yuka aboutit à une note de 18/100 alors qu’on devrait avoir une note de 8/100 puisque le biscuit contient moins de fibres en réalité.

Pour les céréales LION, j’ai constaté le même type de problème. Les données de l’emballage diffèrent de celle de Yuka ce qui aboutit à une différence de Nutri-Score et donc de score Yuka. Les céréales LION sont mieux notées que prévu par Yuka (48/100 au lieu de 33/100).

Une erreur encore plus grosse est de rajouter un nutriment dans l’application Yuka qui n’existe pas dans le produit comme un 5,5g de fibres dans les biscuits salés Curly L’original Cacahuète.

C’est probablement lié au score « lissé » du Nutri-Score et que certains produits sont « hors algorithmes » ou ont leur propre algorithme.

Il faut différencier les algorithmes pour les aliments jugés par 100g des boissons jugées par 100mL et également séparer les matières grasses.

Il existe des erreurs de boissons évaluées pour 100g au lieu de 100mL.

Analyse du Score Yuka sur 140 produits et boissons

J’ai relevé les notes de Yuka de plus de 100 produits en supermarché. J’ai essayé d’identifier quels sont les facteurs nutritionnels/alimentaires les plus influents dans la notation de Yuka.

Le Score de Yuka était fortement corrélé par le calcul du coefficient de Pearson :

  • à la teneur en acides gras saturés, quasiment tous les produits avec une note supérieure à 60/100 ont moins de 2g d’acides gras saturés (1er pallier vert foncé). Plus le score Yuka augmente, plus la teneur en acides gras saturés diminue (r=-0,47)
  • Au nombre d’additifs : plus la note Yuka augmente, moins il y a d’additifs (r=-0,55)
  • Au Nutri-Score (r=-0,68)

Le coefficient r de Pearson quantifie la relation linéaire entre deux variables quantitatives. Ce n’est pas un modèle multivarié qui prend en compte simultanément plusieurs variables. Je n’ai pas calculé de régression linéaire multiple à cause de mon faible effectif de valeurs (n=135) : je n’aurais pas pu atteindre des hypothèses de normalité pour les modèles statistiques.

Le coefficient de Pearson R entre le score Yuka et le Nutriscore est de -0,68
Entre le score Yuka et les graisses saturées = -0,47
Entre le score Yuka et le nombre d’additifs = -0,55

La composante additifs

Plus le nombre d’additifs augmente, plus le score de Yuka diminue. L’amplitude des scores Yuka est représentée par les flèches en bleu.

Chaque point représente un produit alimentaire pour un score Yuka et un nombre d’additifs dans sa composition. La couleur des points reflète la note de Yuka : en vert (100/100) à rouge (0/100)

La plupart des produits avec des additifs à risque modéré ou élevé (courbe de distribution en rouge) ont une note inférieure ou égale à 50/100.

La distribution donne un aperçu de la proportion de produits avec une certaine note Yuka.

L’effet du bio sur le score de Yuka

Le bio rajoute en général +10 points aux produits.

Les liens entre Yuka et le Nutri-Score

J’ai constaté que pour les Nutri-Score B, C, la note de Yuka varie fortement !! La couleur des points reflète la note de Yuka qui juge les produits en « MAUVAIS/MEDIOCRE/BON/EXCELLENT » avec des ronds de couleur. Ce graphique ci-dessous atteste du poids des additifs ou du bio qui abaissent et augmentent respectivement la note Yuka.

Y= Score de Yuka de 0 à 100 X= Nutri-Score variant de -15 à 40

Pour un même Nutri-Score C, les biscuits Grany Pomme LU sont à 18/100, la crème Bridélice à 12% MG à 27/100, les chips Auchan BIO à 61/100, les noix de cajou Biothentic à 79/100 ou la margarine oméga-3 Bio VITAQUELLE à 75/100. On a donc de grandes variations simplement dues au bio et aux additifs sachant que le fait de mettre un score sur des composantes additifs et Bio ne reposent pas sur des preuves scientifiques actuellement.

Les limites de ces analyses sont principalement le faible nombre d’échantillons (oui, ça m’a pris beaucoup de temps à rentrer dans Excel les produits scannés, leur composition nutritionnelle et le calcul du Nutri-Score.

Pas de liste d’ingrédients

Une chose surprenante est qu’il n’est pas possible de consulter la liste d’ingrédients. C’est dommage parce qu’il est intéressant par exemple de connaître l’origine des sucres : des sucres ajoutés ou naturellement présents. La liste d’ingrédients permet également de voir si le produit a été enrichi en protéines par exemple à travers les poudres de lait ou de lactosérum. Elle permet également de voir quels sont les premiers ingrédients en poids du produit.

Pourquoi il est très difficile de mettre une note sur le risque d’un additif ?

Il est facile d’évaluer les effets toxiques d’un additif à travers des études cellulaires ou animales où des rongeurs reçoivent différentes doses d’un additif jusqu’à ce que l’on voit apparaître des effets néfastes. C’est l’étude de la toxicité, une propriété intrinsèque d’une molécule (son niveau de danger).

Par contre, pour évaluer le risque lié aux additifs, il faut impérativement avoir les données de consommation alimentaire et les niveaux d’additifs dans les aliments consommés afin de pouvoir calculer un apport alimentaire en édulcorant.

Cet apport est ensuite comparé à une Dose Journalière Admissible (DJA), une quantité d’additif que l’on peut consommer pendant toute une vie sans risque. Cette comparaison permet de voir la proportion de personnes dépassant la DJA. Les craintes liées aux additifs sont un risque chronique sur le long terme. Or Yuka ne dispose pas des consommations alimentaires de ses clients de façon précise ni des teneurs en additifs dans les aliments. Sur leur site internet, Yuka énonce qu’il se base sur les évaluations de risque de l’EFSA (European Food Safety Authority) et de l’ANSES, l’agence sanitaire française, pour évaluer le niveau de risque des additifs. Ces agences se sont bien gardées de catégoriser les additifs en « sans risque », « risque limité », « risque modéré » ou « risque élevé ».

DJA = Dose Journalière Admissible
NOAEL = Dose Sans Effet Toxique Observable (No Observable Adverse Effect Level)

Exemple d’erreur de classification du risque des additifs

Les glycosides de stéviol sont jugés « sans risque« . L’aspartame, un édulcorant, est jugé à « risque élevé » par Yuka. Il a été autorisé en 1994 dans les boissons, les bonbons et les desserts ou comme édulcorant de table.

Le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine a défini une dose journalière admissible (DJA) de 40 mg/kg poids corporel/jour dérivé d’une dose sans effet chez le rat (étude de l’incidence des tumeurs du cerveau) de 4 000 mg/kg pc/j. La DJA est une dose qu’on peut ingérer pendant tout une vie et sans risque pour la santé humaine.

L’exposition du consommateur moyen est très inférieure à la DJA. A titre d’exemple, en prenant une hypothèse majorante, un homme de 60 kg consommant tous les jours 2 litres de soda « light » contenant de l’aspartame ne serait exposé qu’à hauteur de la moitié de la DJA : il devrait boire 4 litres de soda pour atteindre cette dose.

Le risque est donc assez limité. Yuka juge sévèrement certains édulcorants. Le risque de l’aspartame a été évalué plusieurs fois en 2006, en 2009 (de nouvelles études), en 2011 (deux nouvelles publications) et en 2013 par l’EFSA et en 2015 par l’ANSES ! C’est un des additifs les plus étudiés !

A l’inverse si on s’intéresse à un autre édulcorant autorisé en 2011 : les glycosides de stéviol E960 couramment appelés Stévia sont extraits d’une plante d’Amérique latine. L’E960 comporte des risques de dépassement chez les jeunes enfants de 12-35 mois et les enfants de 3 à 5 ans sont proches de la DJA de 4 mg/kg/j. L’additif devrait être jugé avec un risque limité ou modéré et pas en « sans risque » par Yuka.

Chez les enfants de 12-35 mois chez les gros consommateurs, on a une exposition entre 2 et 4,3 mg/kg poids corporel/j

L’application Yuka simplifie trop la situation des additifs alimentaires.

La question de la pertinence scientifique

Contrairement à d’autres systèmes d’informations nutritionnelles (Nutri-Score, Healthy Rating Star, Traffic Light…), le logo Yuka n’a jamais étudié à ma connaissance sur son effet sur le comportement des consommateurs et n’a pas fait l’objet de publications dans des journaux scientifiques internationaux à comité de lecture (peer-review).

Yuka est un système d’information interprétatif et descriptif hybride puisqu’il émet un jugement de valeur sur le produit à la différence du tableau de déclaration nutritionnel obligatoire (ou des logos traffic lights) et il présente une sélection d’information sur les teneurs en nutriments. Une critique des logos nutritionnels est qu’ils ne tiennent pas compte de l’intégration des aliments dans le régime alimentaire global et du contexte de consommation. L’Agence Nationale de Sécurité Alimentaire (ANSES) écrivait « il existe par exemple des biais de négativité qui conduisent certains consommateurs à surestimer le caractère négatif de l’information parcellaire délivrée par le système d’information nutritionnelle et à l’extrapoler à l’ensemble de l’aliment voire de la famille d’aliment. Ces biais peuvent conduire à des régimes procédant par exclusion, ce qui est défavorable à l’équilibre nutritionnel. »

Les produits jugés « Excellent » par Yuka peuvent aussi provoquer un effet de déculpabilisation et entraîner une consommation plus importante. Certains biscuits sucrés sont notés « Excellent » à cause de leurs teneurs élevées en fibres et protéines et faible en matière grasse mais ils restent riches en sucres simples.

Par ailleurs, on ne sait pas si suivre les recommandations de Yuka permet de conduire à un régime qui suit les recommandations nationales de santé publique.

Le choix d’encourager à consommer bio ?

Par ailleurs, le choix de mettre un bonus de +10 points pour le bio est questionnable également. Il y a pour le moment peu d’études sur les liens entre l’alimentation bio et la santé et donc un niveau de preuve assez faible comme je l’expliquais dans cet article :

Quid de l’utilisation des données personnelles ?

Sur leur site internet, Yuka écrit qu’il n’exploite pas les données des utilisateurs mais pourquoi alors demander une adresse email pour s’inscrire si ce n’est pour suivre les consommations de ses utilisateurs ?

Faut-il scanner ses produits alimentaires au supermarché ?

Yuka a permis au consommateur de prendre conscience de la présence d’additifs (ceux-ci sont obligatoirement mentionnés dans la liste d’ingrédients) et de la qualité nutritionnelle. L’application a également mis la pression sur l’industrie agroalimentaire pour qu’on utilise moins d’additifs. Cependant, cela se fait dans un climat anxiogène puisque pour la plupart des additifs, il y a peu de chance d’y être fortement exposé sauf si l’on a un régime monodiète avec une forte part de produits industriels.

Je m’interroge sur la pertinence dans l’application Yuka de mettre en avant la présence d’additifs risqués comme l’acésulfame-K, les triphosphates, les carraghénanes qui ne sont pas forcément connu du consommateur.

Le meilleur moyen d’éviter les additifs est d’acheter frais et de cuisiner maison. Il est également important de raisonner en terme de groupes alimentaires pour manger équilibré.

Pour ceux qui souhaitent utiliser une application, je préfère OpenFoodFact puisqu’il fournit objectivement le Nutri-Score, la liste d’ingrédients, le score NOVA de transformation alimentaire et il mentionne également les additifs en donnant les raisons d’un éventuel risque en se basant réellement sur les avis scientifiques de l’EFSA. Si je reviens sur mes glycosides de stéviol que Yuka jugeait « sans risque », OpenFoodFact signale qu’un risque de surconsommer de l’E960 est possible pour les enfants de 1-2 ans. C’est beaucoup plus clair et juste pour le consommateur plutôt que de mettre une note additif.

Capture d’écran d’OpenFoodFacts

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Pour suivre les autres actualités du blog ou en apprendre plus sur les controverses alimentaires, santé et environnement :

 

 

Sources:

► Le tableur de Santé Publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/articles/nutri-score

► OpenFoodFacts https://fr.openfoodfacts.org/

► PNNS 4 : https://quoidansmonassiette.fr/pnns-4-nouvelles-recommandations-alimentaires-et-sur-lactivite-sportive-de-sante-publique-france-pour-2019-2021/

► Santé Canada : https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/guide-alimentaire-en-bref/

► Finish Food Authority : https://www.ruokavirasto.fi/en/themes/healthy-diet/

18 réflexions sur “Score YUKA, avis et analyse : comment YUKA note nos produits alimentaires ? Appel à prendre du recul !

  • 21 janvier 2020 à 5 h 52 min
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    Yuka enfin une application qui protège les consommateurs et qui ne nous prend pas pour des cons face aux geants de l alimentaire qui nous font bouffer de la merde pour être polie.
    Votre article est sans doute commandité par des lobbies!

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    • 21 janvier 2020 à 9 h 31 min
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      Bonjour,
      1. Il est très simple de ne pas « bouffer de la merde », il suffit d’acheter des produits frais et de cuisiner maison. Dans ce cas, vous êtes sûr de ne pas avoir d’additifs ! En France, on a la chance d’avoir cette possibilité. Et pour manger sain, il y a de nombreuses recommandations disponibles comme le PNNS ou sur Santé Publique France.

      2. C’est tout simplement médisant et mensonger parce que je n’ai travaillé que dans le public (ANSES, Sciensano, Ministère de la Santé, qui justement travaillent pour la protection du consommateur). J’ai d’ailleurs publié sur les aliments ultra-transformés une étude plutôt défavorable à l’industrie donc il faut arrêter d’appeler au complot quand on n’est pas d’accord ou à court d’arguments sourcés.

      Bonne journée,
      Bien à vous

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  • 21 janvier 2020 à 9 h 42 min
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    L’intéressant serait de savoir qui finance cet article… Sûrement les grands de l’agro que Yuka dérange… Et allez hop ? On desinforme pour bien continuer à nous empoisonner et de continuer à s’en mettre plein les fouilles…

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    • 21 janvier 2020 à 10 h 49 min
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      Bonjour, avez-vous lu l’article au moins ?

      Où voyez-vous de la désinformation ? Ce serait bien d’avancer des arguments et des sources à vos propos diffamatoires de façon anonyme d’ailleurs

      Vous devriez consulter mon « A propos », je n’ai travaillé que dans le secteur public (en recherche, en agences d’évaluation de risques alimentaires et en gestion de risques alimentaires). J’ai également publié sur les aliments ultra-transformés dans le journal biomédical BMJ une étude plutôt en défaveur de l’industrie.

      Il est donc mal venu de m’accuser de conflits d’intérêts ou de lobbying… C’est mal connaître mes analyses.

      Il y a des moyens très simples de ne pas s’empoisonner : acheter frais, cuisiner maison et suivre les recommandations alimentaires (manger diversifier, augmenter sa consommation de fruits et légumes, des produits céréaliers complets etc…) au lieu de suivre une application qui donne des notes hasardeuses (non basées sur les avis scientifiques des agences sanitaires)

      Bien cordialement

      Répondre
    • 11 avril 2020 à 21 h 58 min
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      Merci beaucoup pour cette étude. J’adhère tout à fait à sa méthode et à ses conclusions, même si je suis utilisateur ponctuel de Yuka. D’une manière générale, je pense pouvoir dire que le recul est indispensable pour tout ce qui donne un jugement de valeur. La facilité d’accès à une note y est sans doute pour beaucoup dans le succès de cet application.
      Ce qui pourrait être intéressant à suivre, c’est l’évolution de la formulation des produits alimentaires, en fonction de leur note sur Yuka. Je me souviens -bien avant l’apparition de cette application- des Pom’Potes dont la composition avait été modifiée -en moins bien- par le fabricant, avec un étiquetage trompeur pour le consommateur. J’avais contacté le fabricant qui n’avait pas donné de réponse. Peut-être la popularité de Yuka aura-t-elle, si ce n’est pas déjà le cas, une influence sur la stratégie de formulation des industriels de l’agro-alimentaire?

      Un autre sujet qui me semble d’intérêt porte sur l’approche du formulateur (désolé pour le terme, je suis chimiste) d’un produit. Certains -trop- sans procèdent par formulation additive, c’est à dire en ajoutant un ingrédient induisant un effet secondaire, lequel nécessite l’ajout d’un autre additif pour contrer cet effet, et ainsi de suite. Il résulte au final une composition plutôt complexe pour une préparation relativement simple.

      La question que j’aimerais poser : au-delà du risque d’un additif pour le consommateur, il y aurait interêt à ´questionner ´ les formulateurs sur leur pratiques et les orienter vers une approche plus épurée. Le choix du « bon ingrédient » de base permet parfois d’éviter l’ajout d’additif.
      Je précise que je connais bien mieux le domaine de l’emballage alimentaire que celui du contenu. Mon propos repose donc sur ce que je constate en tant que consommateur de produits industriels (Très peu, mais quand même de temps en temps), et en tant qu’industriel de la filière de l’emballage plastique. Il est beaucoup plus difficile de réaliser une formulation en apparence simple, puisqu’elle nécessite l’étude approfondie des ingrédients de base.

      Répondre
  • 22 janvier 2020 à 9 h 42 min
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    Merci pour ce boulot, enfin une étude détaillée et transparente sur ce fameux score.
    A lire les commentaires précédents, c’est impressionnant à quel point la critique fuse sans le moindre argument à base de théorie du complot dès qu’un travail dérange..

    A mon sens, les défauts de l’application sont contrebalancés par les effets positifs que Yuka a eu sur le paysage et l’alimentation des français, mais c’est bien ce genre d’étude qui les forcera à s’améliorer.

    Répondre
  • 22 janvier 2020 à 22 h 18 min
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    Beau travail , bien documenté et précis…En un mot « «scientifique » !
    Merci !

    Répondre
  • 23 janvier 2020 à 12 h 08 min
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    Bravo pour cette article très intéressant et très bien sources. Au vu des deux premiers commentaire (très bonnes réponses par ailleurs), il est amusant de voir a quel point certaines personnes pensent en permanence que la « recherche scientifique » est du coté des lobbys, alors ses principales conclusions sont qu’il faut:

    – Manger saint et varié
    – Ne pas fumer
    – Ne pas boire d’alcool
    – Boire de l’eau
    – Faire du sport
    – Faire des activités intellectuelles
    – Éviter le stress

    En somme, que des conseils qui permettent de dépenser moins d’argent, d’être en meilleur santé avec une bonne qualité de vie et donc ne pas enrichir les « lobbys » de l’industrie pharmaceutique, de l’alcool, du tabac, et autres vendeur de remèdes miracles. Mais pour la plupart des gens, il sûrement plus facile de se dire qu’on sera en bonne santé en consommant la nouvelle pilule magique bio, naturelle et utilisée depuis des millénaires par des tribus éloignées que de mettre en pratique les conseil ci-dessus.

    Bravo encore pour tout vos articles de blog

    Répondre
  • 16 février 2020 à 16 h 48 min
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    Merci pour le travaille fouillé et documenté de votre étude,
    Yuka avait au moins le mérite de proposer un outil simple et rapide pour comparer les produits entre eux et de rassurer les consommateurs au moment du choix de mettre ou pas leurs produits dans le cadi.
    Open Food Fact agit aussi pour nous éclairer, guider et rassurer les consommateurs.
    je conviens qu’il n’y a pas de méthode qui réponde à tous les critères, mais ces outils aident les utilisateurs à manger mieux, sans nécessité d’être un expert en tout.
    Avec toutes les intox et infos dont on est bombardé chaque jour, les révélations de mensonges et de manipulations de masses, c’est très difficile de savoir qui croire et de se faire un avis certain sans devenir schizophrène. On a je pense le même sujet avec la e-cigarette. Oui ce n’est pas génial pour la santé, mais c’est tellement mieux que la cigarette.
    Je pense que ce qui dérange certains de vos lecteurs, c’est davantage le ton utilisé dans l’étude que son contenu.
    Je pense aussi que l’équipe de Yuka a, depuis le début de son projet, une démarche sincère et bienveillante pour répondre à la défiance des consommateurs vis à vis de l’IAA. Je ne pense pas qu’ils soient le Grand Méchant Traitre que l’étude laisse entendre. J’espère aussi qu’ils sauront vous contacter et prendre en compte vos pistes d’amélioration pour rendre leur appli plus précise encore.
    Merci encore pour vos éclaircissements.
    Jacky (Nantes)

    Répondre
  • 19 mars 2020 à 12 h 56 min
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    Excellent article qui a été relayé sur l’espace Café des sciences sur Quora.

    Votre contenu est très appréciable, merci de partager ainsi votre expertise.

    Répondre
  • 26 août 2020 à 8 h 36 min
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    merci pour cet article qui tente de mettre la lumière sur des applications un peu (beaucoup) obscures. Je suis scientifique et personnellement je ne comprends pas trop pourquoi on regarde les produits aux 100g et non à la portion et avec des fréquences d’usage. c’est sur que le beurre sera toujours mal noté et un yaourt bien mais du beurre on en mange 10g….
    De même pour les additifs je n’ai jamais compris pourquoi certains apparaissent rouge et d’autres orange. J’étudie régulièrement les études de toxicités et vraiment leur classification n’a ni queue ni tête.
    bref pour moi les gens ont perdu le sens du manger « sain » et équilibré – ces applications servent de béquilles

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  • 22 mars 2021 à 16 h 33 min
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    Avez-vous décrypter la note Innit présente sur les sites Carrefour & Intermarché ?

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  • 31 mars 2021 à 14 h 23 min
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    Bonjour, merci pour cet article très utile. Pourriez-vous svp m’expliquer comment vous avez construit cette table de correspondance Nutriscore-Points Yuka ? D’avance merci !

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  • 22 avril 2021 à 0 h 41 min
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    Merci pour cette analyse, très utile.
    Ce que je trouve regrettable chez Yuka, c’est que le score est unique par produit et ne prend pas en compte les habitudes des consommateurs.
    Une jeune application française spotyscan.com affiche un score qui prend en compte le spécificité humaine (préférences sucre, sel…).

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  • 26 mai 2021 à 9 h 36 min
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    Pouvez vous m’expliquer pourquoi sur la boite Nesquik Nestlé le nutri-score est B alors lorsque je scanne le code barre le nutri-score est D ???

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