L’obésité reste un facteur de risque favorisant les maladies cardiovasculaires même avec une « bonne santé métabolique »

Une nouvelle étude dans The Lancet Diabetes & Endocrinology Journal confirme que l’obésité reste un facteur majeur de risque de maladies cardiovasculaires (MCV), même si la santé métabolique (hypertension ou diabète de type 2) est maintenue au cours d’une longue période. Le risque de MCV était accru pour les femmes avec des troubles du métabolisme. Le Prof. Matthias Schulze du German Institute of Human Nutrition Potsdam-Rehbruecke conclut que l’obésité même sans trouble métabolique n’est pas une condition saine.

syndrome métabolique schemaLes troubles du métabolisme

Le syndrome métabolique est caractérisé par plusieurs anomalies métaboliques:

  • un embonpoint abdominal
  • un taux de triglycéride élevé
  • une glycémie élevée
  • de l’hypertension
  • un faible taux de cholestérol HDL

Généralement l’obésité (avoir un IMC supérieur à 30 kg/m²) affecte tous les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires comme la pression sanguine, le contrôle de la glycémie, la graisse abdominale (des composantes du syndrome métabolique). Cependant un tiers des personnes obèses pourraient ne pas avoir ces troubles métaboliques et être « métaboliquement saines ».

Ces chercheurs ont voulu savoir si le maintien ou des changements du statut métabolique peut modifier l’incidence de maladies cardiovasculaires dans diverses catégories d’individus : normaux, en surpoids et obèses.

Effet du statut métabolique sur l’incidence de maladies cardiovasculaires

Métabolisme obesite lancet
Quelque soit l’IMC, les participantes avaient tendance à acquérir des anomalies du métabolisme au cours de ces 30 ans

L’étude Nurses’ health Study (NHS) porte sur 121 701 infirmières américaines âgées de 30-55 ans entre 1980 et 2010. Au final, 90 257 participantes ont été inclues. Les individus qui ont déjà eu avant le début de l’étude un cancer ou des maladies cardiovasculaires ont été exclus. Les informations ont été recueillies par des questionnaires envoyés tous les 2 ans.

Plusieurs facteurs de confusion ont été pris en compte l’âge, l’origine ethnique, le niveau d’éducation, la consommation d’alcool, le tabac, le statut ménopause, l’utilisation de traitement hormonal, l’utilisation de l’aspirine, les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, l’utilisation d’aspirine, l’activité physique. Être en mauvaise santé métabolique était défini par le fait d’avoir au moins un de ces troubles : diabète de type 2, hypertension et taux de cholestérol élevé.

Pendant les 24 ans de suivi, 6 306 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires ont été identifiés.

Pendant les 20 ans, 84% des obèses sans trouble métabolique ont acquis au moins un symptôme du syndrome métabolique. Et parmi, les femmes en statut pondéral normal et sans trouble métabolique, 68% ont eu un trouble du métabolisme.

Parmi les femmes avec un IMC normal, avoir un trouble du métabolisme multiplie par 2,43 (HR=2.43 [2.19-2.68]) le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire en comparaison avec des participants en bonne santé métabolique.

Les femmes obèses sans problème métabolique ont également un risque accru de +39% (HR=1.39 [1.15-1.68]). L’obésité est donc un facteur de risque indépendamment des troubles métaboliques.

Les individus obèses avec un syndrome métabolique avaient l’augmentation la plus élevée du risque de MCV x3,15 par rapport aux non-obèses sans anomalie métabolique.

effet métabolisme risque maladie cardiovasculaire

Maintenir un statut métabolique sain reste un challenge en particulier pour les obèses mais également pour les personnes avec un poids normal.

Cependant cette étude reste observationnelle, il est donc impossible de conclure à la causalité. Les résultats ne sont pas généralisables aux hommes ni aux autres ethnies parce que cette cohorte ne comportait que des femmes européennes.

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Source :

Nathalie Eckel, Yanping Li, Olga Kuxhaus, Norbert Stefan, Frank B Hu, Matthias B Schulze. Transition from metabolic healthy to unhealthy phenotypes and association with cardiovascular disease risk across BMI categories in 90 257 women (the Nurses’ Health Study): 30 year follow-up from a prospective cohort study. The Lancet Diabetes & Endocrinology, 2018; DOI: 10.1016/S2213-8587(18)30137-2



L’obésité reste un facteur de risque favorisant les maladies cardiovasculaires même avec une « bonne santé métabolique »







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