Les néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles interdits en France en 2018
Les néonicotinoïdes sont des pesticides, causant la mort des abeilles, insectes pollinisateurs. L’assemblée nationale vient de voter un amendement dans la loi Biodiversité pour interdire la commercialisation et l’utilisation de ces produits. Cet amendement était attendu par les écologistes et les apiculteurs.
Adieu les néonicotinoïdes !
Dans la nuit du jeudi 17 Mars, les députés ont adopté l’interdiction des néonicotinoïdes avec un vote serré (30 voix contre 28). Ce texte sera appliqué à partir du 1er septembre 2018 sur l’ensemble des cultures. Le débat était loin d’être gagné puisque 45 amendements avaient été déposés pendant la discussion de cette loi. Dans les opposants, le ministre de l’agriculture évoquait les possible « distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens » avec cette loi. Et les céréaliers stigmatisent le bannissement de cet outil de production et estiment que cette mesure va diminuer leur compétitivité de production.
La disparition des abeilles
Depuis les années 80, une surmortalité des abeilles est observée dans le monde. Les abeilles sont nécessaires à la pollinisation : de nombreuses plantes dépendent d’un insecte pollinisateur pour se reproduire. Ces insectes contribuent à 80% de la reproduction des espèces de plantes à fleurs.
En cas de disparition de celles-ci, de nombreux fruits et plantes n’existeraient plus. Les équilibres alimentaire et écologique seraient fort bouleversés. Les abeilles sont des acteurs majeurs du maintien de la biodiversité. Les cultures qui dépendent de cette pollinisation sont estimées à 9,5% de la production alimentaire mondiale, soit 153 milliards d’euros d’après l’INRA.
En plus, des prédateurs naturels, les maladies, les parasites et les modifications du paysage, les néonicotinoïdes sont incriminés dans cette surmortalité des abeilles.
Les néonicotinoïdes, un danger pour la biodiversité
Les néonicotinoïdes sont des insecticides systémiques, sous forme de granulés. Ils sont également utilisés pour traiter les semences. Dès 2013, l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire) avait été saisie pour évaluer 3 néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame). L’EFSA voulaient les interdire pour certains usages en attendant leur ré-évaluation.
L’ANSES met en garde sur l’usage de ces molécules pour le traitement des graines des céréales d’hiver, puisque les pollinisateurs toujours actifs en automne sont exposés. L’agence pointe aussi l’infiltration de ces substances dans le sol après pulvérisation sur les cultures. Une des difficultés de l’évaluation est que l’on dispose surtout d’éléments pour les abeilles domestiques (à la différence des abeilles sauvages). Ces produits neurotoxiques provoquent la désorientation, l’infertilité et d’autres effets néfastes sur les abeilles.
ANSES – Néonicotinoïdes et pollinisateurs : l’Anses préconise le renforcement des conditions d’utilisation des produits (2016) https://www.anses.fr/fr/content/n%C3%A9onicotino%C3%AFdes-et-pollinisateurs-l%E2%80%99anses-pr%C3%A9conise-le-renforcement-des-conditions-d
Loi sur la biodiversité – http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/biodiversite.asp