Les épisodes de chaleur extrême et le risque d’en mourir concernent aujourd’hui 1 personne sur 3

Environ 30% de la population mondiale est actuellement exposée à plus de 20 jours par an d’épisodes de chaleur mortelle. Ce pourcentage augmentera à 48% de la population mondiale dans le cas d’un scénario favorable de réduction des gaz à effet de serre et de 74% dans le cas d’un scénario pessimiste avec une augmentation des gaz à effet de serre. La revue Nature Climate Change dénonce ces épisodes de chaleur extrême.

Les auteurs ont passé en revue les publications entre 1980 et 2014 dans 164 villes de 36 pays traitant de 783 cas de surmortalité humaine liée à des épisodes de chaleur. Le nombre de cas d’hyperthermie pourrait être sous-estimé à cause du diagnostic difficile de cette atteinte. Une chaleur corporelle excessive peut toucher différents organes. Une température corporelle au-delà de 41°C peut induire des lésions irréversibles. Par ailleurs, les données sur l’exposition à la chaleur sont parcellaires et inégales : on a beaucoup plus de données dans les pays occidentaux.

De nombreuses vagues de chaleur dans les pays occidentaux comme celles en 1995 à Chicago, à Paris en 2003 et Moscou en 2010 sont bien documentées. Voici une carte des épisodes de chaleur : https://maps.esri.com/globalriskofdeadlyheat/#

carte episode chaleur exceptionnel extreme mortel
Points bleus : épisodes de chaleur exceptionnelle recensés
Points rouges : événements liant chaleur et mortalité documentés

La chaleur et l’hygroscopie, les conditions d’une vague de chaleur mortelle

Thermorégulation sanguine circulation shunt arterio veineuxLes seuils de température et d’humidité sont les conditions pour que la chaleur devienne mortelle. La chaleur est évacuée par l’air expiré, la peau (principalement) et les urines et les fèces. Pour réguler la température corporelle, il existe différents mécanismes physiologiques :

  • Les modifications de la circulation sanguine qui se traduit par une vasodilatation des vaisseaux périphériques de la peau et des tissus sous cutanés afin d’évacuer la chaleur.

 

  • La transpiration : l’évaporation de la sueur permet de se refroidir, mais cette sudation diminue lorsque l’air est humide. Le débit sudoral maximum est d’environ 1,7L/heure avec un risque de déshydratation et de pertes ioniques.

Les régions tropicales les plus touchées

condition hypermie chaleur mortelle extreme humidite temperature
A droite du trait rouge, le couple température-humidité devient mortel. Plus l’air est humide, plus le seuil de température mortelle diminue.

Dans les villes de latitudes moyennes comme New-York, ces épisodes de chaleur extrême sont surtout durant l’été, soit une petite proportion de l’année. Par contre, dans les régions tropicales comme Jakarta, à cause de l’humidité relative plus élevée, de plus faibles seuils de températures sont nécessaire pour devenir mortels.

L’article conclue qu’aujourd’hui 1/3 de l’humanité est déjà exposée à cette chaleur mortelle.

Les limites de cette étude

Certaines limites sont à considérer avant de s’affoler. La mortalité liée à des conditions extrêmes climatiques est également liée à des variations démographiques, socio-économique (la présence d’air conditionné par exemple ou de systèmes d’alerte précoces d’épisodes de température), l’architecture urbaine (la présence de végétation, l’albédo par exemple). Ces facteurs de confusion n’ont pas été considérés dans cette étude.

De plus, il y avait de l’hétérogénéité temporelle dans le recensement des cas. L’étude s’est restreinte à certains pays et entre 1980 et 2014.

La variabilité des projections est plus importante dans les régions en latitude plus élevée.

Pour finir, certains cas ou épisodes de chaleur extrême ont pu être non répertoriés.
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